mercredi 28 octobre 2015

Retour aux sources

Il est temps pour nous de partir en pèlerinage…sur nos traces d’il y a 28 ans.
Première halte dans la baie de Haamene. Nous avions eu très peur d’y fracasser notre bateau ans un coup de vent qui s’était soudainement levé le soir. Le corps mort que nous avions pris devant un petit restaurant local (devenu aujourd’hui la pension de famille Hisbiscus) avait été installé beaucoup trop proche du platier côtier. Dans les vagues et sous une pluie battante, François-Xavier déjà avec nous à l’époque, avait  sauté dans l’annexe pour aller chercher de l’aide à terre. Et un certain Taïtou était venu nous aider à dégager de là pendant qu’un de ses cousins nous montrait le chemin avec les phares de sa voiture nous permettant ainsi de rejoindre un petit quai situé plus à l’intérieur de la baie et mieux abrité. Par la suite, Taïtou nous avait fait découvrir les énormes pamplemousses locaux, il nous avait accompagnés au motu Mahaea, en face de la baie, et nous avions pêché et fait des BBQ avec lui.
Pendant tout notre séjour en Polynésie, nous étions revenus plusieurs fois à Haamene, retrouvant Taïtou pour de nouvelles aventures comme une pêche aux requins avec Valérie et Christian, les enfants de Serge.
N’ayant peur de rien nous revenons prendre un corps mort devant l’Hibiscus…en vérifiant tout de même l’éloignement du platier… Puis nous partons à la recherche de Taïtou. C’est ainsi que nous découvrons qu’il est le frère de Lolita, la propriétaire de l’Hibiscus, qu'on l'appelle en fait Tivini et qu’il habite désormais de l’autre côté de la baie. Nous partons en annexe vers sa maison.  Tout a l’air fermé… mais une voisine va taper chez lui et le réveille. Il sort un peu interloqué. Que lui veulent ces poppas qui le réveillent à 11h (il a pêché jusqu’à 4 h du matin…). Et quand nous lui racontons notre histoire il est tout ému !! Il se souvient bien de l’aventure d’Atchikoukaï sur le corps mort et nous demande des nouvelles des enfants. Nous reconnaissons sa bouille ronde… et il nous raconte un peu sa vie depuis 28 ans. Il a travaillé aux Marquises, aux Tuamotu, suivi une américaine et vécu sept ans à Houston (Texas), créé une ferme perlière à Tahaa avec sa sœur, perdu la ferme dans le dernier cyclone en 2010…et maintenant il attend le paiement de l’assurance…

Retrouvailles…


La rencontre sera toutefois brève – on le laisse finir de se réveiller – mais il nous promet de venir nous voir au motu Mahaea où nous voulons maintenant aller, profitant du retour du soleil. C’est sur ce motu, situé près de la passe Toahotu, que nous avions fait nos « photos pré-nuptiales » avec notre ami Patrick, quelques jours avant notre mariage à Papeete ! Bref, un endroit chargé d’histoire…
Mais les temps changent… Le motu n’est plus le même. Beaucoup plus petit : les cyclones l’ont rogné. Beaucoup moins sauvage aussi. Eric, le fils de Léo  et Lolita, y a monté son business : il y amène les touristes dans le cadre de circuits à la journée dans le lagon. Pire même, tous les dimanche le bateau de croisière Wind Spririt y dépose ses 200 passagers pour une journée-repas typique ! Désormais en Polynésie on n'est plus "fiu" (las, pas envie de travailler..) mais on fait du business! Les temps changent.. 
Bref, nous ne retrouvons pas grand chose de nos souvenirs sur le motu si ce n’est les couleurs du lagon et peut-être ce pandanus, au bord de l’eau, mais qui est désormais tout déplumé… 




Le motu, avec sa face nature et sa face touristes...

Le « jeune couple » (c’est nous, je précise pour ceux qui n’auraient pas compris !) fait tout de même quelques photos souvenirs…


Nous snorkelons, nageons tout autour et récupérons quelques beaux coquillages (morts) qui viendront compléter notre collection.
Aujourd’hui nous partons pour le nord de l’île.
Bises à tous depuis le motu Mahaea à Tahaa.


De Bora à Tahaa

Nous sommes finalement restés 5 jours à Bora, le temps d’en faire un tour complet aussi bien par la mer (dans le lagon donc) que par la terre. Et au risque de paraître bégueule…je persiste et signe : c’est vraiment une escale dont on peut se passer ! A terre l’île est bien moins entretenue et plus sale que toutes celles que nous avons vues auparavant. Et en mer, le lagon est beau, certes, mais pas plus que les autres et il est affligé de tares rédhibitoires du type scooters des mers ou autres joyeusetés dont le touriste ne peut pas se passer… Bref, nous en avons bien profité mais nous n’en garderons pas un souvenir impérissable. 
Petit tour en images :

Bleus lagon…. (J’ai un peu triché…la première photo est à Maupiti… A Bora on n’a pas vu aussi beau ni eu aussi beau temps).



Marché local




Laurence découvre à son tour les joies du platier


Le business du mariage… Bora Bora l’île des Honeymooners !!


Pirogues alors que dans quelques jours aura lieu la grande course Hawaïki Nui, 4 jours entre Huahine et Bora via Raïatea et Tahaa.



Et bien sur, un petit coucou aux raies payées par le Syndicat d’initiative…et qui tournent inlassablement semble-t-il autour du même rocher ! On ne s'en lasse pas...



En quittant Bora Bora nous faisons nos adieux à Wigwam qui va finalement passer la saison des cyclones partiellement en Polynésie puis aux Kiribati.



Arrivée à Tahaa nous prenons un corps mort dans la baie Apu, devant ce qui était autrefois Marina Iti où j’avais passé une soirée mémorable avec Moitessier, Titouan Lamazou, Antoine…et moi et moi. .. !! Le site est désormais fermé et en vente.
Nous irons visiter la ferme perlière Champon, juste à côté, histoire de parfaire notre culture perlière. Depuis le naissain (les bébés nacres, récupérées dans certains atolls des Tuamotu ou même à Mopélia, une île quasi déserte à l’extrême ouest de la Polynésie), à la greffe (un nucleus inséré dans la poche reproductrice de la nacre, le plus souvent par des chinois car ce sont les moins chers : 10€ par jour pour greffer un millier de nacres… Qui dit mieux ??!!) , à l’élevage (18 mois avant de récolter les premières perles et un taux de réussite de l’ordre de 50%. Puis on fait des surgreffes qui permettent d’obtenir des perles plus grosses) jusqu’à la vente avec les differentes qualités de perles et des prix pouvant aller de quelques euros à plusieurs centaines de milliers ! En Polynésie les perles sont partout !


Le lendemain petite balade à pied sous un ciel gris pour tout savoir cette fois sur la culture de la vanille. Tahaa est surnommée l’île vanille. Nous rencontrons un des rares producteurs qui a conservé les méthodes traditionnelles en plein champ et n’est pas passé aux « ombrières » autrement dit aux serres. Du mariage de la fleur à la gousse finale il faut presque un an.



Cap ensuite sur le motu Tau Tau, à l’ouest du lagon de Tahaa, et son superbe jardin de corail. On craignait le piège à touristes mais l’endroit est vraiment de toute beauté avec de très beaux coraux et une belle faune, grâce à un courant assez fort qui oxygène bien ce passage très peu profond entre deux motus.


Le lendemain c’est le départ de Laurence…et ensuite… le déluge !! Pluie non stop pendant trois jours… Laurence tu as très bien choisi ta date !!
Bises à tous depuis Tahaa.





mardi 20 octobre 2015

Joyeux anniversaire!

Pour souhaiter un bon anniversaire à Fanny, depuis la Polynésie jusqu'à Haïti, un petit festival de Fafa Piti, les raies Manta majestueuses que nous aurons vu dans pratiquement tous les archipels de Polynésie. Inlassablement elles reviennent sur les mêmes rochers et se laissent photographier sous tous les angles, avec des résultats parfois surprenants...

 

 

 

 

Bises à tous depuis Bora Bora.

 

vendredi 16 octobre 2015

Bons baisers de Bora Bora

Nous voici dans ce qui est officiellement "La perle de Polynésie" autrement dit à Bora Bora. Le temps variable nous fait découvrir un lagon aux couleurs très changeantes...passant des 50 nuances de bleus aux 50 nuances de gris en quelques instants...! On mouille dans 2-3 mètres d'eau, sur un sable plus blanc que blanc, véritable paradis des raies qui s'envolent délicatement à notre approche. En faisant le tour du lagon nous tombons sur la petite famille de Wigwam que nous n'avions plus vu depuis les Marquises, se ratant de quelques milles à Fakarava. Cette fois c'est sur...ou presque...ils sont en partance pour la Nouvelle Calédonie, fissa avant le début de la saison des cyclones. Le temps d'un dernier petit apéro à midi à bord de Kallima et ils lèvent l'ancre direction l'aéroport pour récupérer un paquet que leur ont envoyé les gendarmes de Huahine. Il s'agit tout simplement de la pochette contenant tous leurs papiers (passeports etc) qu'ils avaient oublié dans une voiture la bas. Sympas quand même les gendarmes!!
Pour l'instant Bora Bora ne nous laissera pas un souvenir impérissable, même si les nombreux hôtels-bungalows, construits sur les motus, sont finalement assez discrets. Mais l'île n'a pas le charme de bien d'autres que nous avons visitées auparavant, et notamment de Maupiti, notre Perle du Pacifique à nous! Nous avons vraiment adoré cette escale, véritable concentré de la Polynésie comme dirait Corinne de Ganesh!
Maupiti avec les raies Manta bien au rendez-vous au mouillage derrière le motu près de la passe, le tour de l'île à vélo, l'ascension du plus haut sommet 350 m tout de même) avec en récompense, une vue époustouflante sur le lagon, la gentillesse des habitants...et leur sagesse. Il y a une quinzaine d'années, ils ont choisi par référendum de refuser la construction de deux grands complexes hôteliers sur leur île, préférant se limiter à un tourisme plus "durable" dirait-on aujourd'hui, dans les quelques pensions de famille.
y fera ses premiers découvertes de la vie dans les îles polynésiennes avec balade sur le platier, snorkeling au dessus des raies ou des coraux, overdose de bananes après qu'on nous en ait donne plusieurs kilos mais déjà bien mûres... Nous serons une nouvelle fois obligés d'être inventifs en matière de recettes... Outre le pain bananes-noix, le muesli aux bananes du matin ou les rituelles bananes flambées (recette Gégé...sans matière grasse!), nous ferons du poulet au curry bananes-mangues, un Crumble bananes-mangues, de la confiture de bananes... Bref, toujours les charmes de la vie à bord.
Demain nous devrions mettre le cap sur Tahaa, avec certainement une navigation au près pas très agréable, mais pour une vingtaine de milles seulement. On devrait pouvoir le supporter...
Bises à tous depuis Bora Bora.

vendredi 9 octobre 2015

Kallima met sa nouvelle ancre et puis s'en va

Notre arrêt à Tahiti aura été aussi bref qu'efficace! Arrivée jeudi matin, installation entre deux catways de la tout nouvelle marina de Papeete, en plein centre ville, passage aux Douanes l'après midi pour régulariser notre papier d'entrée sur le territoire que les gendarmes des Gambiers n'avaient ni signé ni tamponné...et dès le vendredi notre nouvelle ancre, officiellement dédouanée, nous était livrée au port. Arrivée en fret aérien directement depuis l'usine tunisienne de Spade... Efficacité parfait! Catana a bien réparé son étourderie...!!
Et voilà la chose :
Encore emballée...

...déballée et montée...

... et enfin à poste!

Il ne restait plus qu'à faire l'avitaillement de frais pour le dernier mois à bord... en priorité au marché de Papeete. (connexion internet devenant faible...plus de photos possibles...)
Et à récupérer Laurence, arrivée avec quelques 18 h de retard!
Juste avant, retrouvailles avec Florence, Thierry, Yann et Laouen, l'équipage de Géronimo, que nous n'avions plus vu depuis Trinidad en septembre 2012! Entre temps ils ont poursuivi leur route vers l'ouest, et se sont finalement arrêtés à Papeete où ils ont trouvé du travail. Ils sont maintenant lancés dans une nouvelle aventure : la construction d'une maison, sur les contreforts de Tahiti, face à Moorea. Un vrai challenge...surement plus que leur tour du monde en famille!!
Puis départ pour Moorea, à une quinzaine de milles de là pour une première étape dans les Iles de la Société. Malheureusement le temps est gris et comme toujours, le gris ne sied pas aux lagons... Sans oublier quelques scooters de mer qui ne nous donnent pas envie de trainer dans ce que beaucoup considèrent pourtant comme le plus beau mouillage de Polynésie.
La nuit suivante, en route donc pour Raiatea, histoire de prendre contact avec le chantier CNI où nous laisserons Kallima à sec. Nuit tranquille en mer, vent portant, arrivée au petit jour devant la passe et retrouvailles avec Ganesh (plus vus depuis les Gambiers) et Mora Mora (déjà à terre). 
Nous poursuivons notre route vers l'Ouest, direction Maupiti, puis Bora Bora.
Bises à tous depuis Raiatea.



vendredi 2 octobre 2015

Adieu Tuamotu, bonjour Tahiti

Il aura suffi de 24 petites heures de navigation (bien agitée avec 25 nœuds de vent au près....) et nous voici arrivés dans un autre monde. Finis les lagons turquoise et sauvages, place à la ville! Nous sommes dans le port de Papeete, presque à l'emplacement où nous avions jeté l'ancre avec Atchikoukaiï il y a 28 ans. Mais les temps changent.. Nous sommes désormais amarrés entre deux catways dans la toute nouvelle marina du centre ville qui a ouvert ses portes fin avril cette année. Nous sommes ainsi à deux pas du marché, des roulottes où on va dîner le soir sur le pouce et des magasins... Après six mois de vie sauvage, une dose de citadin ça s'apprécie!

Notre dernière étape aux Tuamotus aura été l'atoll de Tikehau, à une vingtaine de milles à l'ouest de Rangiroa. Un petit atoll très mignon où nous avons pu admirer un superbe balai de raies mantas au petit matin à côté de notre mouillage.

Nous avons aussi renoué avec le vélo en faisant le tour du motu principal et du village (300 habitants).

Et surtout, deux nouvelles plongées bouteilles du côté de la passe avec Jaime et Françoise, des gersois qui ont monté un club ici (Tikehau Plongée) il y a 7 ans. François-Xavier a ainsi retrouvé les sensations sous marines tout en admirant tortues, raies, carangues et autres requins. Au point qu'il songe maintenant à une croisière spéciale plongée!!

Le vent étant passé au sud-est après un épisode à l'ouest de quelques jours, nous avons donc mis le cap sur Tahiti, non sans avoir enfin pu acheter quelques fruits grâce à l'arrivée du cargo ravitailleur mardi près-midi. Et non sans avoir tenté de régler, à distance, le dédouanement de notre nouvelle ancre envoyée par Spade par avion!! La suite au prochain numéro...

Bises à tous depuis Papeete