Tentative d'affichage normal de notre petit livre de bord fluvial... que l'on pourrait désormais intituler....
"Flânerie automnale le long des waterways pour mieux se jeter dans la gueule de.... Sandy!"
Mardi 2
octobre
Le temps
ne cesse de s'améliorer. On avance à 5 noeuds sous gennaker, au grand largue. Déjeuner dehors...au soleil!
Il fait plus de 20°! On a toujours un courant de
1 à 2 noeuds de courant
contre. En fin d'après midi, on envoie le solent et on avance à 5 nœuds avec les 2 voiles en
papillon. Kea glisse sur le lac. Superbe!
Et on s'en va!
Le temps
est gris et frais...vent oblige. Nous naviguons entre les USA à babord (la rive droite donc...) et l'Ontario à tribord (rive gauche!). Les maisons se succèdent des deux côtés. Vue imprenable sur le fleuve! Partout des gazons
impeccables et des pontons sur l'eau..
Vers 16h
nous arrivons à la hauteur de Brockville,
notre première ville sur le fleuve depuis
Montréal. Nous la dépassons et tentons de mouiller un peu plus à l'ouest, entre des petites îles et la côte mais le mouillage ne tient pas du tout. On remonte
l'ensemble (depuis qu'il est dans le Saint Laurent, Kea a pris l'habitude de
mouiller toujours deux ancres : la Fortress légère en avant et, attachée derrière, l'ancre principale) et surprise...on ramène une touffe énorme de grandes algues dans
lesquelles sont prises des branches d'épinettes et de la vase. L'opération nettoyage prendra quelques temps...
Arrivée à Heart Island qui marque en
quelque sorte l'entrée des Mille Îles vers 11h. L'île est surtout connue pour son
château, le château de Boldt, une énorme chose qui n'a jamais été finie et qui est maintenant
une grosse attraction touristique.
Il fait
toujours beau mais le vent s'est bien levé. Pas question de rester là car la tenue du mouillage est très incertaine... On repart après le déjeuner pour trouver un mouillage agréable et bien abrité pour la nuit.. Nous avançons péniblement , contre le courant
et 20 nœuds de vent. Vitesse record (de tortue...) battue! À 15h30, 1,3 nœuds avec les deux moteurs.. 5 minutes plus tard...0,7 nœuds avec une rafale qui a fondu sur nous!
Nous
avons tout le temps d'admirer les maisons de chaque côté.
À 16h nous mouillons dans Swan
Bay, par 2m de fond. À priori on accroche dès le premier essai. Par sécurité on lance les alarmes de
mouillage sur tous les appareils du bord. De quoi permettre à Doudou de tester le logiciel de navigation iNavX sur son tout nouvel iPad !
"Flânerie automnale le long des waterways pour mieux se jeter dans la gueule de.... Sandy!"
DE MONTRÉAL À NEW YORK
Départ depuis notre mouillage devant le cercle nautique de
Longueuil, à Montréal , à 11h. Temps doux, soleil et nuage.
Arrivée à la première écluse St. Lambert vers 11h50.
On s'amarre au ponton des plaisanciers à bâbord . Et à peine avons nous le temps de
nous signaler au téléphone dans la cabine dédiée que on nous prévient par haut parleur que
nous pouvons passer. Nous embouquons l'écluse entre deux hauts murs, avec tout au bout deux hommes prêts à nous lancer des amarres. On reprend du mou au fur et à mesure que l'écluse se remplit. On monte, en douceur, de 16
pieds ! En haut, un bonjour aux deux lamaneurs, on donne
le ticket qui prouve qu'on a payé au moment du coup de téléphone et on largue les amarres. Notre première écluse est passée. Coût : 25$.
Nous
continuons sur le canal de la rive sud qui longe la rive en contournant le
bassin de La Prairie et évite les rapides de Lachine jusqu'à la 2 eme écluse, l'écluse Ste Catherine.
En route on croise un cargo et dans l'écluse un autre cargo est en
train d'écluser. Il prend toute la
place! Une fois encore on attend au quai des plaisanciers, on appelle au téléphone et on passe dès que le cargo est sorti...au chausse pied! D'ailleurs ils
sont tous râpés sur les côtés! Cette fois on monte de 36 pieds . L'éclusage se fait en moins de 10 minutes. Devant nous, une
quinzaine de milles jusqu'aux deux prochaines écluses.
On passe à travers le lac Saint Louis. Les arbres rouges et jaunes égayent le paysage.
On poursuit vers l'ouest, face au soleil
couchant.
19h34.
Nous sommes au mouillage. Arrivée de nuit devant Melocheville,
à quelques encablures des écluses de Beauharnois. Total
28 milles.
Mercredi 3 octobre
Départ à 7h pour tenter de passer
rapidement les deux écluses et bien avancer dans la
journée.
Lever d'un superbe
soleil rouge
puis arrivée d'un brouillard inquiétant ...
Mais qui se dissipe très vite!
Nous
attendrons finalement 3 h et le passage de 3 cargos, montant et descendant.
Nous embouquons la 1ère écluse à 11h.
On monte de 42 pieds . Arrivée en haut on reste amarrés une quinzaine de minutes pour attendre qu'un 4eme cargo achève d'écluser en descendant devant nous. Puis nouvelle montée de 42 pieds avant de nous retrouver dans le canal, très large du Beauharnois.
Mouillage
à 8h du soir...au milieu de nulle part... il fait très noir... Cameron Island, Indian réserve. On aura fait
34 milles dans la journée dont 80% à la voile.
Jeudi 4 octobre
Départ toujours à 7h précises. Le temps est gris et brumeux...l'eau lisse comme un
miroir...
Grâce à l'AIS nous voyons un cargo
derrière nous et un autre devant.
Sachant que le premier est à 5 milles, marche à 9 nœuds...que le second est aussi à 5 milles, marche à 9 nœuds...et que nous avançons à 3 nœuds... À quelle heure serons nous transformés en sandwich? Les calculs vont bon train... Nous croiserons le premier cargo, toujours
dans le brouillard, à 8h15. Le brouillard se lève doucement....les rives s'illuminent...rouges, jaunes,
verts...c'est la symphonie de l'automne. Nous zigzaguons entre des îles de toutes tailles.
Nous
passons sous un pont et arrivons aux deux écluses américaines : Snell et Dwight D. Eisenhower. Comme d'habitude
nous nous amarrons au quai d'attente des plaisanciers et téléphonons. Un cargo est devant nous dans l'écluse. Nous allons passer juste après lui, soit dans 15 minutes, m'annonce le lockmaster. Nous
descendons tous du bord pour prendre des photos et voyons rapidement arriver
quelqu'un en voiture qui vient nous confirmer que nous allons
passer....ils ont eu peur, en nous voyant si cool, qu'on ne soit pas prêts à temps alors qu'un autre cargo
arrive derrière. Ils ne connaissent pas
notre capitaine...
En deux
temps trois mouvements nous sommes désamarrés et prêts à entrer dans l'écluse dès que le feu passera au vert !
Cette
fois nous expérimentons un nouveau système. Ici les éclusiers ne nous lancent pas
d'amarres, mais après nous avoir demandé notre longueur, nous disent d'aller nous amarrer aux
bittes 2 et 3. Il s'agit de bittes d'amarrage qui remontent en même temps que l'eau le long des murs de l'écluse. Très efficace. En 15 minutes nous
avons effectué toute l'opération. Pour monter de 46 pieds .
Nous débouchons dans un canal très large, la deuxième écluse à 4 milles devant. On s'arrête le long du quai des cargos,
au milieu d'un troupeau d'oies ( ou de canards...), le temps que le cargo qui
nous précède fasse son éclusage. Il met un temps
infini pour se caler dans l'écluse....en raclant de tous
les côtés ! Nous avons tout juste le temps de manger nos
lasagnes...
Petit
appel VHF au lock Master et c'est à notre tour! Même système que l'écluse précédente et nous sommes délestés de 60$. Bienvenue aux Etats-Unis!
Nous
poursuivons notre route au milieu de la nature rougeoyante. Partout des maisons
au. bord de l'eau, avec très souvent leurs propres
embarcadères.
Il fait
de plus en plus beau.
Nous
sommes rattrapés dans l'après midi par le cargo qui était derrière nous.
Ciel
pommelé...
....puis plus
un nuage jusqu'au mouillage de la soirée. On jette l'ancre alors
qu'il fait encore jour, pour une fois, derrière Ogden Island. 33 milles
dans la journée. On se traîne.... La faute au courant...
Vendredi 5 octobre
Départ à 7h, dès le lever du jour donc, immuablement. Il fait très beau. Lever de soleil bien rouge...
Nous
poursuivons en direction de notre 7eme et dernière écluse sur le Saint-Laurent. Cette fois nous battons nos
records de vitesse. Le feu passe au vert à notre arrivée. Même pas besoin de s'amarrer et
de signaler notre présence! L'écluse est d'autant plus rapide qu'il ne s'agit pas ici de
changer de niveau mais simplement d'éviter un barrage. Donc on
entre, les portes se ferment derrière nous, on s'attache avec les
amarres de l'éclusier ( on est revenu au
Canada...) et hop! Les portes de devant s'ouvrent ... Et nous voilà dehors!
On paye....
Ensuite...et
bien ensuite les choses se gâtent ....! Nous nous trainons à 2 nœuds ou moins face au courant
et surtout au vent qui s'est levé...juste sur le pif! 20 à 25 nœuds contre nous...ça n'aide pas...
Séquence émotion juste avant le pont de
la ville de Johnstown. Nous avons un lacquier
devant (autrement dit un vraquier de lac...) et un vraquier océanique derrière ... On va éviter le calcul rituel mais disons que cette fois le risque
est d'être pris en sandwich ...juste
entre les piliers du pont! Le capitaine a beau nous assurer que les deux cargos
vont se croiser avant même que nous soyons arrivés au pont, nous surveillons attentivement ce qui se passe.
Soudain un appel à la VHF " sailing vessel
Kea". Puis plus rien... Ils sont un peu inquiets eux aussi...malgré les AIS et autres radars... Nous changeons un peu de route
pour leur montrer que nous surveillons bien ce qui se passe... Et ce que le
capitaine avait prévu arrive.... Les cargos se
croisent presque à notre hauteur mais avant le
passage du pont! Comme l'avait dit le capitaine... Équipage de peu de foi nous sommes...!
On décide alors de poursuivre un demi mille plus loin jusqu'à McDonalds Bay... C'est un peu plus bucolique.... Mais pas de Wifi.... Publicité mensongère!!
Le mouillage
a l'air de tenir.. On ne tire pas trop en arrière pour ne pas forcer le
destin...
Soirée calme avec présentation des diaporamas de
Dom et Dom. On a 5 années de voyage à regarder... Les spectacles du soir sont tout trouvés !!
Samedi 6 octobre
Il a plu
une grande partie de la nuit et on part, toujours à 7h, sous une pluie battante. Les deux hommes s'équipent pour faire manœuvre pendant que les filles préparent le petit déjeuner...au sec. Le temps s'est bien rafraîchi. Il fait 16° dans le carré.
Pour nous, l'intérêt c'est d'abord l'entrée sur le territoire US, avec
un poste de douane qui a paraît-il l'habitude des bateaux de
plaisance. Nous nous amarrons au quai de la douane, avec peu d'eau sous la quille,
avec un beau soleil qui commence à illuminer le paysage. On
dirait vraiment que quelqu'un a allumé la lumière. Les maisons étincellent et les couleurs des
arbres sont magnifiques!
Deux
douaniers viennent à notre rencontre. Très gentils. Ils nous demandent si on préfère rester à bord ou descendre à terre pour faire les formalités. On descend à terre bien sur. Tout se passe
d'une manière très cool. Ils sont éberlués de voir que Kea a traversé l'Atlantique ...! Et encore
on ne leur raconte pas tout! Pas de contrôle des provisions fraîches, pas de contrôle des billets d'avion pour
Serge et moi, pas de vérification de la caisse à eaux noires... Le temps de remplir la fiche ESTA, de
prendre nos photos et nos empreintes digitales... Nous voici officiellement aux
États-Unis!
Nous
n'avons pas le droit de rester au ponton. Nous partons donc vers 12h30 pour
aller ancrer à quelques encablures, très exactement entre Belle Island, Imperial Island
et St. Elmo Island.
Il y en a des grandes, des
petites, sur des grandes îles ou d'autres minuscules,
avec chacune, toujours, son embarcadère.
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