Raïmiti, en polynésien cela signifie : là où le bleu du lagon se confond avec le bleu de l'océan. C'est vrai qu'il est difficile d'avoir le blues au milieu d'un tel paysage même si la couleur dominante - le bleu dans tous ses états - finirait par donner mal à la tête... Mais on va dire que je ne suis jamais contente!
Nous sommes donc au milieu du bleu et au cœur de l'atoll d'Apataki dont nous faisons tranquillement le tour en attendant que le vent finisse son tour du cadran. L'arrivée dans le lagon laissait pourtant présager le pire. Après une navigation tranquille entre l'Anse Amyot (Toau) et la passe d'Apataki, le ciel s'est brusquement chargé de noir et nous avons parcouru les 10 milles qui nous séparaient du motu Totoro avec 25-30 nœuds de vent sur le pif et une pluie quasi incessante. Ce qui n'a pas empêché François-Xavier, qui faisait le guet à l'avant pour repérer d'éventuelles patates, d'attraper un coup de soleil sur le nez... Ah ces bretons, un rien les crame!! Mais heureusement qu'il était là car il y a justement une grosse patate, à ras de l'eau, pile sur la route directe entre la passe et le motu, environ à mi chemin!
À l'arrivée, nous avons bravé les éléments pour descendre à terre et apporter aux habitants du lieu, la glacière pleine de poissons frais attrapés du matin que Gaston et Valentine nous avaient confiée pour eux. L'occasion de rencontrer Tony, fils de Alfred et Pauline, qui ont créé voilà maintenant 7 ans, le chantier " Apataki Carénage", seule alternative à Tahiti et Raiatea pour laisser un bateau à sec en Polynésie.
Le lendemain, sous le soleil, nous visiterons les lieux et admirerons la rigueur de l'installation. L'alternative semble bonne et nous y songerons certainement pour une autre fois. D'autant que Tony ne se contente pas de stocker les bateaux mais peut aussi faire pas mal de travaux. Avec ses parents ils espèrent maintenant que le territoire entendra leurs demandes pour...baliser la patate précédemment citée ( ça paraît la moindre des choses...)...et agrandir l'aéroport pour que les liaisons aériennes soient plus fréquentes et moins aléatoires (ça risque d'être plus difficile!).
Nous avons quitté le Carénage pour aller jeter l'ancre une dizaine de milles plus à l'est, au milieu du bleu, derrière des motus et près d'un hoa (petit passage entre la mer et le lagon) qui permet d'accéder facilement au platier.
Au programme : natation-snorkeling, confections d'albums photos pour FX, cueillette de coquillages sur le récif - en l'occurrence des naoas ou turbos, sorte de bulots géants - que l'on déguste ensuite à l'apéro, essai de création de cockpit avant pour profiter de l'air tout en mangeant à l'ombre...
Un regret, l'eau n'est pas aussi claire qu'on pourrait l'espérer et les fonds pas très vivants. Rien à voir avec l'Anse Amyot, où le snorkeling était un plaisir permanent. Mais en saison, lorsqu'il y a 15 voiliers au mouillage, nageurs et murènes doivent se disputer le territoire! Jamais vu autant de murènes que dans cet endroit!! Il y en a, et des grosses, à chaque coin de patates. Mieux vaut ne pas trop laisser traîner les mains dans les trous.
Le dîner chez Valentine et Gaston aura tenu toutes ses promesses. Nous nous y sommes retrouvés avec l'équipage de Tuvalu qui venait d'arriver. Au menu : fougasse, bouchées de poissons frits, poisson cru à la tahitienne, langoustes grillées au BBQ, poisson grillé au miel...et gâteau coco!! N'en jetez plus!
Le lendemain apéro géant sur Kallima avec Valentine et Gaston, Jean le neveu et Tim, les équipages de Mora Mora et de Tuvalu, et nous trois. L'occasion de goûter le pastis-eau de coco (grâce aux noix vertes apportées de terre) et le rhum-eau de coco. Gérard et moi même avons beaucoup apprécié!
Et le surlendemain dîner d'au revoir avec Mora Mora. Nos routes se séparent après presque 4 mois de navigation ensemble. Une belle tranche de vie en Polynésie!! Il fallait bien des langoustes à la plancha pour fêter ça!!
Bises à tous depuis Apataki. 15°27S 146°13W