Tant il est vrai que sans Internet nous avons du mal à survivre... je veux vous conter aujourd'hui, ce que signifie pour nous la quête d'une connexion.... Une quête tout à la fois aventureuse, sportive, salissante et néanmoins aléatoire...
Tout commence par l'examen attentif du ciel pour s'assurer que l'opération peut être menée à bien entre deux grains. Puis il s'agit de descendre dans l'annexe, tout un art consistant à viser entre deux vagues et atterrir sans casse et sans chute dans ce qui nous permet de rallier la terre (nous sommes ancrés à l'extérieur du port, ayant préféré la houle à la boue). Il faut ensuite débarquer de la dite annexe, sur des pontons brinquebalants qui, par le jeu des marées, sont parfois situés à un mètre au dessus de nos têtes. À moins que nous ne choisissions les cailloux, glissants, mais finalement moins agressifs que les clous du ponton, non sans avoir slalomé au milieu des bois flottés et des amarres des bateaux locaux, invisibles dans l'eau boueuse.
Une fois à terre, commence l'ascension dans la gadoue et les flaques en direction du sémaphore, véritable Graal pour les tous les navigateurs qui peuvent y trouver Internet et autres services (lessive, locations de voitures, aide aux formalités...). Dans la montée, le grain surgit parfois sans crier gare et le "Kallimien" se retrouve rincé!
Tout ceci pour découvrir, une fois en haut, que faute de soleil et de vent, ni l'éolienne ni les panneaux solaires ne fonctionnent. Privé d'énergie, le sémaphore ne peut fournir le Graal-Internet tant espéré! Et si les batteries sont pleines, le sémaphore aussi...il faut alors se partager la faible bande passante à cinq ou plus et donc s'armer de patience.
Il y a quelques semaines, lorsque le soleil existait encore, nous avons pu recevoir Internet à bord, non sans avoir au préalable effectué les opérations précédemment décrites car le code est changé tous les jours (j'ai oublié de préciser que la connexion est payante...500 francs Pacifique soit 4 € pour 24h ...). Un miracle, apprécié à sa juste valeur, qui nous a permis une fois de parler à Charlotte sur son ile perdue aux Tonga, ou encore à Janine à Grenoble. Joie aussi d'écouter les radios Françaises sur l'IPad ou de consulter Le Monde au réveil. Mais ça c'était autrefois.... Désormais, les batteries du sémaphore sont à plat beaucoup trop vite, et ce petit plaisir nous est enlevé!
Certes me direz-vous, il y a autre chose qu'Internet dans la vie! Mais quand il s'agit de commander des pièces, vitales pour notre départ, de répondre aux courriers les concernant ou encore de se faire une idée de la France d'entre deux tours...c'est très utile!!
Ah, Le soleil fait une apparition, l'éolienne tourne...on fonce au sémaphore!
Tonnerre de Brest! Voila un cas de figure qu'on n'avait pas encore rencontré...y'a personne au sémaphore et donc pas moyen d'avoir le code du jour. Toujours pas d'Internet!!
Bises à tous depuis Atuona.
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